Sanctions disciplinaires contestées : les joueurs de pétanque montent au créneau à Médiouna

La Ligue Régionale Casablanca-Settat de pétanque (LRCSP) traverse une zone de turbulences après avoir annoncé, le 8 septembre 2025, la suspension de trois joueurs licenciés : Hicham Msaadi (licence 2717), Toufik Hakim (licence 3231) et Hanboula Youness (licence 3441).

La décision, prise lors d’une réunion du 6 septembre, reproche aux concernés des « propos diffamatoires » et des « dérives médiatiques » sur les réseaux sociaux. Les trois licenciés ont été suspendus pour une durée de six mois, avec menace d’exclusion définitive en cas de récidive.

Le Club Espace Ain Sebaa a immédiatement réagi par écrit, adressant une requête officielle à la Ligue pour demander l’annulation de la sanction contre son joueur Hicham Massaoudi. Le club dénonce une décision « injuste, précipitée et sans fondement », pointant notamment :

  • L’absence de convocation du joueur devant une commission disciplinaire élue et indépendante, comme l’exigent les règlements.
  • Le non-respect du principe du contradictoire, chaque joueur ayant le droit de s’expliquer avant toute sanction.
  • Le risque de porter atteinte à la crédibilité et à l’image de la pétanque nationale.

Dans sa réponse datée du 12 septembre 2025, la Ligue a maintenu sa position, affirmant que les dérapages constatés « portaient gravement atteinte à l’honneur et à la réputation de la discipline ». La direction estime que l’urgence de la situation justifiait des mesures rapides, quitte à recourir ensuite à d’éventuelles procédures disciplinaires complémentaires.

Cependant, ce choix interroge : pourquoi la commission disciplinaire, élue par l’Assemblée générale pour assurer l’indépendance et l’équité des sanctions, n’a-t-elle pas été saisie ?

Ce dimanche, lors du concours de Médiouna, plusieurs joueurs ont exprimé leur solidarité avec les sanctionnés en organisant une manifestation pacifique. Leur message est clair :
« Les licenciés ont des droits, ils doivent être jugés par la commission disciplinaire et non par des décisions administratives unilatérales. »

Cette mobilisation témoigne d’un malaise profond au sein de la famille de la pétanque, où la question du respect des droits des joueurs et du fonctionnement démocratique des instances sportives se pose avec acuité.

L’affaire dépasse le cas individuel de trois joueurs :

  • Elle interroge sur la gouvernance sportive et le respect des procédures statutaires.
  • Elle met en lumière le besoin de renforcer la confiance entre clubs, ligues et fédérations.
  • Elle rappelle que les disciplines sportives, même locales, doivent s’appuyer sur des règles claires, équitables et respectueuses des droits fondamentaux.

La pétanque marocaine, en plein développement, ne peut se permettre des fractures internes. Le respect de la commission disciplinaire, seule instance compétente pour juger, apparaît comme une étape incontournable pour rétablir le dialogue et la sérénité.

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