Nouvelle démission à la Ligue Fès-Meknès : jusqu’où ira l’instabilité ?

Le président de la Ligue Régionale Fès-Meknès de pétanque, a présenté le 16 septembre 2025 sa deuxième démission de la présidence de la ligue. Cet acte intervient à peine vingt mois après une première démission déposée le 16 janvier 2024 et adressée au président de la Fédération Royale Marocaine de Pétanque (FRMP). À l’époque, bien que cette lettre ait été formulée comme une démission définitive et sans retour, l’intervention directe de la Fédération avait conduit le président de la ligue à reprendre ses fonctions.

La nouvelle lettre de septembre 2025 reprend la même gravité, le président soulignant de fortes pressions ainsi que des répercussions négatives sur sa vie personnelle, familiale et professionnelle. Il insiste sur le caractère irrévocable de sa décision et demande au président de la FRMP de l’entériner.

Or, une question de fond demeure : qui a réellement le droit d’accepter ou de refuser une telle démission ? Sur le plan statutaire, le président d’une ligue régionale est élu par l’Assemblée Générale des clubs qui y sont affiliés. C’est donc à cette instance qu’il revient de constater et valider une démission, puis, le cas échéant, d’organiser de nouvelles élections. La Fédération, même si elle joue un rôle de tutelle et d’arbitrage, ne détient pas légalement le pouvoir de décision en la matière. Son intervention, comme en 2024, reste d’ordre politique et non statutaire.

Cette deuxième démission soulève inévitablement des interrogations. Les raisons invoquées sont personnelles, mais certains observateurs estiment qu’elles s’inscrivent dans un contexte plus large. Une réunion du président de la ligue avec une autre partie candidate à la présidence de la FRMP a suscité des tensions et relancé les débats sur ses alliances. Des pressions auraient pu être exercées, soit par les clubs de la ligue, soit par les membres du bureau de la ligue, soit par la Fédération elle-même. Une autre lecture suggère que cette démission pourrait servir d’outil de pression, comme une manière de rappeler le poids de son rôle et d’imposer sa place dans les équilibres fédéraux.

Ce nouvel épisode intervient dans un moment critique pour la pétanque marocaine. Le retrait du Maroc des Championnats du Monde 2025 à Rome a déjà provoqué de vives inquiétudes, et des incertitudes pèsent sur la participation aux prochaines compétitions féminines, juniors et africaines. Dans ce climat de fragilité, l’instabilité à la tête d’une ligue régionale aussi importante que Fès-Meknès ne fait qu’aggraver les doutes sur la capacité du pays à maintenir son rang dans la scène internationale.

Au-delà du cas personnel d’un président, cette affaire met en lumière une question plus large : les ligues régionales obéissent elles à la volonté souveraine de leurs clubs affiliés, ou à l’arbitrage constant de la Fédération ? L’issue de ce nouvel épisode donnera un signal fort sur la gouvernance de la pétanque marocaine à un moment où elle a plus que jamais besoin de stabilité et de clarté.

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