Alors que la Fédération Royale Marocaine de Pétanque (FRMP) n’a toujours pas tenu ses trois Assemblées Générales statutaires — deux ordinaires et une élective — 2022-2023, 2023-2024 et 2024-2025 en dépit des délais largement dépassés, la Fédération Sport Boules Malgache (FSBM) vient d’annoncer avec rigueur et transparence son calendrier électoral 2025, confirmant une fois de plus son sérieux institutionnel.
Le 1er octobre 2025, la FSBM a publié un communiqué officiel détaillant l’ensemble du processus électoral :
Tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire le 26 septembre 2025
Mise en place d’une Commission Électorale indépendante,
L’élection des présidents des ligues déjà existantes (au nombre de sept) aura lieu le 6 décembre 2025 ;
L’élection des présidents des nouvelles ligues dans les régions répondant aux conditions légales aura également lieu au plus tard le 6 décembre 2025 ;
L’élection du nouveau président de la fédération se tiendra le 27 décembre 2025.
Règles claires pour la participation des clubs et des candidats, ainsi qu’une période officielle de campagne. Cette organisation méthodique tranche avec le blocage institutionnel marocain, où aucune Assemblée Générale n’a été convoquée à ce jour, privant les ligues et les clubs d’un cadre démocratique pour débattre, élire et tracer collectivement l’avenir de la pétanque nationale.
Sur le plan sportif, Madagascar s’est imposé ces dernières années comme une véritable puissance mondiale de la pétanque. L’équipe nationale a notamment remporté à plusieurs reprises les Championnats du monde et continue d’impressionner lors des compétitions internationales grâce à son vivier exceptionnel de talents. Cette réussite sportive est indissociable d’une structuration interne solide : la tenue régulière des assemblées, la transparence des élections et la mobilisation des clubs autour d’un projet fédérateur permettent à la pétanque malgache d’évoluer dans un cadre stable et crédible, tant au niveau national qu’auprès des instances internationales.
À l’inverse, la pétanque marocaine traverse une période délicate et préoccupante. L’absence d’assemblées générales depuis trois saisons sportifs, le gel des activités dans de nombreuses ligues régionales, la multiplication des sanctions souvent contestées par un règlement de compte, ainsi que le flou persistant autour du processus électoral de la FRMP fragilisent profondément la discipline. Et ce, malgré un potentiel humain, sportif et historique considérable, reconnu aussi bien au niveau national qu’international. À l’heure où d’autres nations africaines consolident leurs structures pour mieux rayonner à l’international, le Maroc risque de perdre du terrain, non pas sur les terrains de jeu, mais dans les instances de gouvernance, là où se construisent les succès de demain.
L’exemple malgache montre qu’il est possible, même dans un contexte africain, de conjuguer succès sportif et exigence démocratique. La pétanque marocaine gagnerait à s’inspirer de cette dynamique vertueuse pour renouer avec une gouvernance solide, transparente et participative, seule garante d’un avenir prometteur pour la discipline.
