L’essor de la pétanque chez les nouvelles nations affiliées à la FIPJP : quand le Maroc s’efface de la scène mondiale

Créée en 1957, la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal (FIPJP) avait pour mission de fédérer et développer la pétanque au-delà de son berceau méditerranéen. Le Maroc faisait partie des pays fondateurs de cette fédération, affirmant très tôt son engagement pour la discipline. Pendant des décennies, le Royaume a été un acteur majeur, remportant à ce jour trois titres de champion du monde en triplettes et un titre en tir de précision.

Si les premières décennies ont vu la discipline s’ancrer en France, en Espagne, en Italie, au Maroc et dans les pays du Maghreb, l’histoire récente montre un tournant majeur : l’arrivée massive de nouvelles nations. Depuis les années 2000, la FIPJP a vu son nombre d’adhérents croître régulièrement, avec des pays d’Asie, d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine et même d’Amérique du Nord qui ont rejoint la fédération. Aujourd’hui, la pétanque est pratiquée dans plus de 110 pays affiliés, chacun apportant sa culture, ses infrastructures et ses ambitions.

La dynamique est telle que même des États insulaires éloignés s’y intéressent. En 2024, la République des Palaos, un petit État insulaire situé dans l’océan Pacifique occidental, à l’est des Philippines et au nord de l’Indonésie, a intégré la FIPJP. Malgré son arrivée très récente, cette jeune fédération a créé la surprise en atteignant les huitièmes de finale dans trois catégories au Championnat du monde : tête-à-tête masculins. Une performance saluée comme un symbole de l’universalité croissante de la pétanque.

Alors que le Maroc connaît une crise profonde au sein de sa fédération nationale (FRMP), l’empêchant de participer aux compétitions internationales, les nouvelles nations progressent à grande vitesse. Le Royaume est désormais absent de sept Championnats du monde consécutifs couvrant toutes les disciplines : Dijon 2024 (triplettes et tir de précision), Rome 2025 (doublettes hommes et femmes, tête-à-tête hommes et femmes, et doublette mixte). Une absence lourde de conséquences, au moment où les pays nouvellement affiliés profitent de ces rendez-vous pour briller. Là où le Maroc, pionnier et plusieurs fois champion du monde, s’efface, ces nouvelles fédérations s’installent progressivement sur les podiums mondiaux, démontrant l’universalité et l’ouverture de la pétanque moderne.

Avec le dynamisme de la FIPJP, qui accompagne les fédérations dans la formation, l’arbitrage et l’organisation de compétitions, la pétanque est en pleine mutation. Les nouvelles nations ne sont plus de simples figurantes : elles deviennent des actrices de premier plan. Le contraste est frappant : alors que le Maroc, fondateur de la FIPJP, traverse une période sombre et marque le pas sur la scène internationale, les nations émergentes comme les Palaos écrivent les nouvelles pages de l’histoire de la pétanque. Un rappel que ce sport, plus qu’un héritage méditerranéen, est aujourd’hui un phénomène mondial en pleine expansion.

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